Les vitraux de Marianne Peretti : le spectacle du ciel

Les vitraux de Marianne Peretti : le spectacle du ciel
Les vitraux de Marianne Peretti : le spectacle du ciel |

© Javier Gil

Oscar Niemeyer forme autour de lui un groupe d’artistes fidèles à qui il commande régulièrement des œuvres destinées à dialoguer avec son architecture. En 1989, Marianne Peretti reçoit la commande d’un ensemble de vitraux alors qu’à l’origine, les verres de la cathédrale étaient transparents afin d’inonder de lumière naturelle l’édifice tout en donnant à voir le spectacle du ciel. La commande est énorme car il faut d’abord penser à la composition d’ensemble puis dessiner entièrement à la main et à l’échelle 1 : 1 les cartons qui serviront à la fabrication des vitraux, confiés au maître verrier Emilio Zanon.

Couvrant 3000 m2, l’ensemble, constitué de 16 panneaux, totalise près de 5900 pièces. De vastes zones sont laissées transparentes pour laisser pénétrer les rayons du soleil. Pour s’harmoniser avec la gamme chromatique des vitraux, les arcs de béton, jusqu’ici laissés bruts de décoffrage, sont repeints en blanc.

La restauration des vitraux

Un défaut majeur a été corrigé dans les années 2000. Sans répit, le soleil brûlant de Brasilia surchauffait l’intérieur de la cathédrale et l’air y était irrespirable. En effet, les verres réfractaires ne garantissaient pas une bonne isolation thermique, et les vitraux de Marianne Peretti furent endommagés. La fragilité de ces vitraux s’explique peut-être par le fait que le vitrail était une technique récente et mal connue au Brésil : le chantier de Brasilia était, dans ses dimensions et dans sa mise en œuvre, expérimental. Sous l’effet de la chaleur, chaque pièce se déformait – le vert et le blanc étant les plus vulnérables. Il a donc fallu procéder à une restauration complète. On fit appel à un grand spécialiste du vitrail au Brésil (Luidi Nunes) qui passa commande à l’entreprise allemande LambertsGlas (située à Waldsassen). Les nouveaux vitraux furent donc fabriqués en Allemagne, découpés et montés par Luidi Nunes au Brésil.