Retour vers La reconstruction du Havre

Focus

Une reconstruction au cordeau

Le Volcan ou espace Oscar Niemeyer
Le Volcan ou espace Oscar Niemeyer |

© Philippe Bréard/Ville du Havre/ADAGP

Les opérations de reconstruction après la Seconde Guerre mondiale font du Havre une ville radicalement différente. Édifiée tout en béton, la ville est traversée par de larges avenues, ouvertes sur le port et l’horizon.

Afin de réduire les coûts et les délais de construction, Perret et son atelier conçoivent l’ensemble de la ville suivant une trame (distance entre deux poteaux) de 6, 24 m. Ce chiffre très précis correspond simplement à la portée optimale d’une poutre d’un poteau à l’autre. Il présente aussi l’avantage d’être divisible par 2, 4, 6, 8… Enfin, 6, 24 m, c’est aussi un multiple de 52 cm, soit la taille d’un parpaing standard à cette époque !

Appliquée à l’ensemble de la ville, la trame permet la préfabrication de tous les éléments de construction selon une taille standard et à échelle industrielle. Ainsi, les fenêtres, portes et cadres de portes, volets, murs de remplissage… sont fabriqués dans des usines à proximité des chantiers, et à dimensions égales. La standardisation de tous ces éléments occasionne d’importantes économies.

Un tracé en damier et des îlots

Le plan principal s’articule autour de trois axes qui constituent néanmoins des repères anciens pour les Havrais : le “triangle monumental” relie le front de mer à l’hôtel de ville et la porte océane, en passant par l’église Saint-Joseph.

La ville respecte un tracé orthogonal, ou en damier : les rues en chantier forment des îlots repérés par une lettre et un chiffre, car les rues n’ont pas encore de nom (S29 deviendra plus tard 67 avenue Foch...). Chaque îlot se compose d’immeubles avec une cour ou un jardin, à l’origine des lieux de rencontre entre voisins ou des espaces de jeux pour les enfants. Avec l’arrivée de la voiture, la plupart sont devenus des zones de stationnement.