L’organisation des grands événements sportifs : un défi pour les villes

Le tremplin de saut à ski de Bergisel. Saut à ski. Combiné nordique 2018
Le tremplin de saut à ski de Bergisel. Saut à ski. Combiné nordique 2018 |

JFK/EXPA/Presse Sports https://www.pressesports.com

L’édifice de Zaha Hadid n’est pas une construction ex nihilo : le premier tremplin de Bergisel date de 1920 et il était en bois. Le site a subi plusieurs transformations : agrandi en 1930, il est endommagé pendant les années suivantes et notamment au cours de la Deuxième guerre mondiale. Pour les Jeux olympiques de 1964, le tremplin est réaménagé. Il servira encore douze plus tard pour une autre édition des JO.

Bergisel est l’un des sites de la compétition des quatre tremplins, l’une des plus importantes de la discipline, qui impose aux athlètes de concourir sur quatre tremplins vertigineux, deux en Autriche dont Bergisel et deux en Allemagne. Au pied du tremplin, 28 000 places ont été aménagées pour admirer ces exploits sportifs.

Rendez-vous sportifs internationaux majeurs, les Jeux olympiques sont organisés tous les quatre ans. Chaque ville organisatrice se prépare à recevoir, pendant quelques semaines, des milliers de sportifs et une forte affluence de spectateurs. Les chantiers sont nombreux ; ils concernent bien sûr l’infrastructure hôtelière et touristique, mais aussi et surtout les équipements où se déroulent les compétitions. Ces projets peuvent être saisis comme l’occasion de rénover une partie de la ville. A ce titre l’exemple de Barcelone en 1992 (JO d’été) est éloquent, où la colline de Montjuic a été réaménagée et le port olympique est devenu l’un des sites les plus populaires de la ville. Des quartiers entiers ont aussi été entièrement rénovés, renouvelant complètement l’image de la capitale catalane. Mais l’accueil des Jeux olympiques peut aussi coûter très cher. C’est le cas d’Athènes qui, pour 2004, avait envisagé de lourds investissements et s’est rapidement retrouvée en grande difficulté économique. Aujourd’hui encore, la plupart des infrastructures olympiques sont à l’état d’abandon dans la capitale grecque. Même si les prises de conscience sont longues à venir, certaines villes commencent aujourd’hui à réfléchir à l’équilibre entre investissement, retombées économiques et pérennité des infrastructures sportives.

Cérémonie d'ouverture JO le 29 janvier 1964 au stade du tremplin de Bergise
Cérémonie d'ouverture JO le 29 janvier 1964 au stade du tremplin de Bergise |

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Hungerburgbahn

Le tremplin de Bergisel n’est pas la seule œuvre de Zaha Hadid à Innsbruck. Cinq ans plus tard, l’architecte conçoit les gares de l’Hungerburgbahn, un funiculaire urbain reliant le centre ville et les hauteurs d’Innsbruck. Chaque gare est signalée par un large pavillon débordant de l’accès souterrain. Le dessin, très aérien, et le matériau – le verre – peuvent rappeler les glaciers ou les congères de neige, fréquentes en hiver dans les Alpes. On retrouve le goût de Zaha Hadid à la fois pour les formes organiques et le High Tech. Tout le trajet de ce funiculaire offre des vues spectaculaires sur la montagne et la ville.*

Les quatre stations de la ligne marquent les esprits : leurs formes étranges imaginées par l’architecte vedette Zaha Hadid s’inspirent de celles des glaciers.

* Lors des Jeux Olympiques de 1964 et 1976, la flamme olympique fut allumée sur le Bergisel.