Moments d’histoire

Portrait d’Henri IV
Portrait d’Henri IV |

© Bibliothèque nationale de France

La cathédrale de Chartres occupe une place particulière dans l’histoire de France. Elle est le cadre de plusieurs événements décisifs.

Le sacre royal d’Henri IV

La cathédrale de Chartres apparaît comme une alternative à Reims sous la royauté ; elle permet de résoudre le problème du sacre d’Henri IV. Henri de Navarre hérite du trône de France lorsque son cousin le roi de France Henri III meurt assassiné par un moine fanatique, Jacques Clément, le 2 août 1589. Fils d’Antoine de Bourbon et de Jeanne d’Albret, il est de confession protestante. Mais dans un pays à majorité catholique, et en pleine guerre de religion, son couronnement est contesté. Une guerre civile éclate. Henri de Navarre comprend que la guerre ne s’arrêtera que si la majorité du peuple reconnaît son autorité : pour la sixième fois de sa vie, il change de religion et se convertit au catholicisme le 25 juillet 1593.
Son passé religieux, tantôt catholique lorsqu’il était sous la tutelle de son père, tantôt protestant sous celle de sa mère, l’empêche d’être sacré à Reims, comme le veut la tradition héritée de Clovis. Il est donc intronisé roi de France le 27 février 1594 en la cathédrale Notre-Dame de Chartres. Ce sacre permet à Henri IV d’asseoir son autorité dans le royaume de France et d’œuvrer pour la protection de la minorité protestante en ratifiant l’Édit de Nantes le 30 avril 1598.

Massacre de la Saint-Barthélemy
Massacre de la Saint-Barthélemy |

© Bibliothèque nationale de France

Abjuration de Henri IV (25 juillet 1593) à la basilique Saint-Denis
Abjuration de Henri IV (25 juillet 1593) à la basilique Saint-Denis | © BnF

Notre-Dame de Chartres et la Révolution

Édit de Nantes
Édit de Nantes |

© Bibliothèque nationale de France

L’édifice n’est pas épargné par la Révolution et, comme la Basilique Saint-Denis, Notre-Dame de Chartres est vandalisée en 1793. Les dommages sont matériels : tout le métal de la cathédrale, jusqu’aux cloches, est fondu pour servir à l’armement de l’armée. Ils sont aussi artistiques : la Vierge noire de la crypte, Notre-Dame-de-sous-Terre, est brûlée. D’autres trésors de la cathédrale subissent un sort semblable. La châsse en bois de cèdre plaquée d’or et couverte de pierreries qui renfermait la relique est forcée. Le riche ornement disparaît alors que la relique elle-même est partagée entre les commissaires de la Révolution. Une partie est toutefois restituée à la cathédrale lors de la Restauration.

L’incendie de 1836

Le 4 juin 1836, un feu accidentel se déclare dans la cathédrale et détruit toute la toiture de bois et de plomb. La charpente, si complexe qu’elle était surnommée "la forêt", est remplacée par du fer et le plomb de couverture par des plaques des cuivre. Celles-ci, au contact de l’air, vont s’oxyder jusqu’à offrir à la toiture cette couleur verte si caractéristique.
Malgré les aléas de l’histoire, la cathédrale de Chartres demeure l’une des cathédrales gothiques les mieux conservées. Elle obtient d’ailleurs d’être le premier monument classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 1979. D’autres cathédrales françaises suivront, comme la cathédrale de Reims en 1991.