La richesse au service du peuple : Le Familistère de Guise

— par Godin

Extrait

« Au Familistère, 1500 personnes peuvent se voir, se visiter, vaquer à leurs occupations domestiques, se réunir dans les lieux publics, et faire leurs approvisionnements, sous galerie couverte, sans s’occuper du temps qu’il fait, et sans avoir jamais plus de 160 mètres à parcourir.
Avec les habitations du village, l’habitant doit faire souvent plusieurs kilomètres pour aller aux mêmes occupations, sans que rien le garantisse des intempéries, et son temps se perd ainsi dans une acticité presque généralement infructueuse. Le palais social au contraire appelle ses habitants à la vie utile, parce que leur acticité est directement productive.
Cette facilité des relations contribue à faire du palais social l’habitation la plus propre à élever le niveau moral et intellectuel des populations, parce que l’enfance trouve l’école à côté de sa demeure, et parce que les commodités de la vie du palais, enlevant à l’ouvrier le surcroît de peine que le ménage isolé comporte, lui laissent plus de loisir pour s’initier aux faits du progrès et à ceux de la vie sociale, par la lecture des journaux et des livres qu’une bibliothèque, facile à organiser, rend accessible à la population entière. »

La richesse au service du peuple : Le Familistère de Guise Par Godin ; [précédé d’une préface par Victor Poupin] Paris : Librairie de la Bibliothèque démocratique, 1 874.