L’histoire du château

Du gothique au néogothique : la fortune du gothique au 19e siècle
Du gothique au néogothique : la fortune du gothique au 19e siècle |

© Bibliothèque nationale de France

Construction et démantèlement

Construit à la fin du 14e siècle, le château de Pierrefonds est une forteresse appartenant à la famille d’Orléans. Son architecte a pu être Raymond du Temple, qui participe également à la construction d’autres grands bâtiments de l’époque : le donjon du château de Vincennes, Notre-Dame de Paris ou le Louvre.
Le château a un objectif défensif : en forme de quadrilatère irrégulier de 65 × 85 m, il comporte d’épaisses murailles, et est flanqué de huit énormes tours rondes. Au cours du 15e siècle, il est conquis plusieurs fois et tombe entre les mains de différents seigneurs opposés au pouvoir royal.
Assiégé en 1616 et 1617, le château est pris par les troupes de Louis XIII, roi de France, qui décide de faire démolir l’édifice. Les tours sont éventrées, les charpentes et les planchers brûlés… Le château demeure plusieurs siècles à l’état de ruine.

Renaissance du château

Dès le 18e siècle, les ruines du château fascinent. Au 19e siècle, alors que la vague romantique fait naître un intérêt nouveau pour le Moyen Âge, le château est redécouvert. Il est racheté par Napoléon Ier en 1810. Ses ruines « pittoresques » font rêver et deviennent un but de promenade. Puis Napoléon III le visite. Sur les conseils de l’écrivain Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques, il en confie la restauration à Viollet-le-Duc en 1857.
Le projet initial est de procéder à une modeste restauration des parties habitables, notamment le donjon, tout en conservant le charme romantique des ruines. Mais en 1862, l’Empereur souhaite faire du château une résidence de prestige où il pourra recevoir et exposer sa collection d’armes. L’édifice sera aussi une vitrine des techniques de construction les plus nouvelles. Il ne s’agit plus d’en restaurer quelques parties, mais de lui rendre en totalité sa splendeur du 15e siècle, qu’elle soit authentique, ou parfois rêvée par l’architecte et son commanditaire.

L’achèvement des travaux

Après la chute du Second Empire en 1870, Viollet-le-Duc poursuit le chantier tout en abandonnant définitivement le projet de résidence impériale. De l’extérieur, le château a conservé son aspect de forteresse médiévale avec ses huit tours rondes. À l’intérieur, la cour d’honneur respecte le plan au sol des anciens bâtiments, mais s’inspire du style de la Renaissance. Le donjon est conforme à la structure initiale, mais se trouve flanqué d’un escalier d’honneur qui n’a jamais existé. Viollet-le-Duc finalise les travaux en concevant les peintures, les statues, les ornements métalliques des toits et même les meubles. Quand il meurt en 1879, les travaux sont repris par son gendre et se prolongent jusqu’en 1885. Au total, le chantier aura duré presque 30 ans, employé jusqu’à 300 ouvriers et mobilisé tous les corps de métier.

Aujourd’hui : le restaurateur restauré !

Le château fait aujourd’hui partie des Monuments nationaux, et il est possible de le visiter tout au long de l’année. Sa maçonnerie, ses charpentes ou ses peintures font régulièrement l’objet de nouvelles restaurations destinées à préserver l’œuvre du restaurateur Viollet-le-Duc.